Journal janvier 2022
Chronique d’antan P A G E 2 4 J A N V I E R 2 0 2 2 N ° 1 1 Dans les années 40-50 jusqu'en 80, même 90, dans les fermes, parmi les éléments importants de l'alimentation, il y avait le cochon. Tuer le cochon était un des moments im- portants qui rythmaient la vie des familles paysannes comme les vendanges ou les battages. En janvier ou février vient le moment du tue-cochon. L'animal a été nourri et élevé une dizaine de mois avec de la bouillie de maïs ou de blé, des restes de table, des pommes de terres, des choux, des navets qu’on a fait bouillir pour que l’animal soit bien gras. Le jour choisi, on espère qu'il ne fera pas vent d'autan trop fort car on considère que les conditions atmosphériques sont propi- ces à la conservation de la viande. Faire attention à la nouvelle lune et aussi, s'il s’agissait d'une truie, à la date de ses cha- leurs. La veille, préparation du matériel : chau- drons, couteaux, torchons pour le jambon. La maie (maït) est remplie d'eau quelques jours avant pour la rendre étanche en fai- sant gonfler le bois. Le jour J, « le saigneur » vient avec sa mu- sette, rentre dans la porcherie pour attra- per l'animal. Je passe l'étape suivante car dans mes souvenirs, les enfants n'y assis- taient pas. Après le r a c l a g e des soies dans l'eau bouillante, la bête était ac- c r o c h é e au palon- nier pour être hissée à hauteur avant d'être éviscérée. Pendant que les femmes lavaient soigneu- sement les intestins, l'estomac et la vessie, les hommes s'affairaient au découpage de la carcasse. Le lendemain, il restait encore beaucoup à préparer et à cuire : saucisse, saucisson, bougnette, boudin, melsa... Ensuite, le tout était accroché au plafond de la cuisine à des barres de bambou pour les faire sécher à la chaleur de la cheminée. C'était toujours un évènement important puisqu'il conditionnait la nourriture de la famille pour une bonne partie de l'année. Le tue-cochon / Lo mazel
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